L'ALBUM
Après une
année passée à arpenter les routes d'Europe sur les
traces de son album ou succès retentissant, Big Soul décide
de retourner à San Francisco dès l'automne 1996 afin de travailler
à son prochain album. Le courant ne tarde pas à passer
avec Deane Jenkins, et le groupe répète ses dernières
créations dans son propre studio. il rencontre ensuite Ron Rigler,
l'ingénieur du son de Primus. dont l'approche originale, qui consiste
à saisir les groupes sous leur forme la plus brute et la plus organiques
correspond parfaitement à la philosophie de Big Soul. Les parties
de guitare, de basse et de batterie sont enregistrées live chez
Mobius Music, tandis que les overdubs et le mixage se font aux Different
Fur Recording Studios. De son côté, Big Soul enregistre des
samples et concocte quelques interludes aux Wampagroove Studios.
JULENE
Kelleth compose
la musique de cette chanson, guidant quelque peu Caroline dans l'écriture
des paroles. Ainsi naît le personnage de Julene. D'abord choisi
pour la voix lead, Kelleth est remplacé d'un commun accord par Caroline.
PICK UP THE TELEPHONE
Armé de sa
guitare acoustique, Kelleth élabore un air funky aux allures de
blues. Caroline s'attelle aux paroles. Soudain gagné par l'ennui
ou cours de l'enregistrement d'une démo, Kelleth commence à
siffloter lorsque le break s'amorce. C'est un ami du groupe qui insistera
pour intégrer ce sifflotement à la chanson.
MARYLOU
Le riff de Marylou
surgit dans l’esprit de Caroline alors quelle s'entraîne à
la basse le jour précédent la répétition.
Sans attendre, Kelleth s'empare de cette idée, associant au riff
de rauques effluves de guitare. Ainsi naît l'hymne surf-punk de Big
Soul. Ce titre s'inspire du prénom de la mère de Caroline.
THE SOULIN’
A Los Angeles, Kelleth
écoute le rap hard-core de groupes comme NWA et décide d'écrire
un rap mû par les mêmes rythmes bruts et funky, mais sur un
sujet d'une toute autre nature. Très tôt Kelleth est sensibilisé
à la question féministe par sa mère; c'est ainsi qu'il
entreprend d'écrire The Soulin’, morceau rappé par Caroline
qui est au hip-hop ce que I Am VVoman était aux années 70.
BURNING UP THE FREEWAY
La longue tournée
européenne effectuée par Big Soul en 1996 permet à
la formation de retrouver ses racines punk, réalisant que les gamins
entrent en transe à l'écoute du rythme effréné
de ses morceaux thrash. Le groupe entreprend l'écriture de Burning
Up The Freeway pendant les balances, pour l'achever peu avant l'enregistrement
de l'album.
LOVE CRAZY
Pendant des années,
Kelleth exécute le satanique riff d'ouverture de Love Crazy sans
savoir comment le transformer en un titre à part entière.
Lorsque le corps de la chanson se précise enfin sous la forme d'un
lent folk-blues, Big Soul décide de joindre les deux bouts pour
en faire une seule pièce, opération qui constitue un véritable
casse-tête pour le groupe.
LET'S BOOGIE
En 1992, Big Soul
donne son premier concert tous publics au Whiskey-a-GoGo et découvre
l'énergie débridée des adolescents qui montrent un
engouement démesuré pour le thrash et le punk relevés
par de furieux bouleversements de tempo. Let's Boogie est tout d'abord
destiné à électriser les salles de concert, mais la
pression des fans qui réclament à cor et à cri l'enregistrement
du titre a raison de sa vocation première.
THE BRoTHERs
Au vu du titre,
on pourrait être tenté de croire que The Brothers est un hymne
à la communauté noire: en réalité, il s'inspire
des jeunes frères de Caroline, Caleb et Joey. Kelleth connaît
les frères de Caroline depuis leur plus jeune âge et a passé
des heures avec eux à regarder des matchs de basket, à grignoter
un morceau ou à s'entraîner à des prises de karaté.
BREAKERBOX
Big Soul compose
Breakerbox pour la bande son d'un film français indépendant
à petit budget. La scène exige une musique frénétique
et enragée, ce qui amène Kelleth à concocter cet air
rock digne des Ramones. Les premières notes de Breakerbox
prennent vie dans le studio du groupe qui, à l'écoute de
la radio, zappe au gré des stations.
ROCK OF LovE
C'est au cours de
la balance à l'Exo 7 de Rouen que Patrick, l'ingénieur du
son français déniché par Big Soul, se poste derrière
la batterie. Kelleth et Caroline commencent à jouer un riff funky
et sinueux aux accents de blues, tandis que Patrick y va ça et là
de ses baguettes. Fort heureusement, un autre ingénieur du son enregistre
la balance pendant ce temps. A l'écoute de la cassette, le groupe
décrète qu'il y a matière à chanson dans le
boeuf qu'il vient de mitonner.
THREAD
Big Soul est convaincu
qu'un esprit malin a hanté l'un de ses concerts en France, et c'est
cette conviction qui a inspiré Thread. Le concert, organisé
dans les ruines d'un inquiétant château médiéval,
tourne rapidement à la catastrophe : la guitare de Kelleth s'entête
à se désaccorder, et des petits malins s'amusent à
bombarder le groupe de canettes de bière pendant sa prestation,
si bien que l'une d'elles finit par atteindre Caroline. Big Soul
met alors fin ou concert pour quitter ce lieu maudit dès que le
car accepte de se libérer de la gadoue dans laquelle il s'embourbe
pendant une quinzaine de minutes.
THE WAITING SONG
Ajout de dernière minute à l'album, ce morceau n'est autre qu'une démo enregistrée six ans plus tôt par Kelleth sur son magnétophone 4 pistes. Le groupe avait bien tenté de réenregistrer ce titre avec un équipement professionnel, mais ses efforts pour capturer la magie de la démo originale s'étaient jusqu'alors avérés stériles. Ainsi, la chanson mixée intégrée à la fin de l'album provient directement de la bande master.